Ce texte est la version remaniée d’un article paru
dans La Lecture Littéraire, 2 (1998 : 171-188)
2. Conclusions |
Problématique et portée pédagogique Une question ne manque pas de se poser à qui veut comprendre
le fonctionnement d’un texte, après en avoir eu une vue globale
: comment se construit un thème autour de mots frappants par leur
insistante réitération ?
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La thématique et l’analyse narrative ne sont
séparées que par de mauvaises raisons académiques. (F. Rastier, 1989 : 61) |
Le texte qui suit est un remaniement de l’article – concernant la dialectique du récit publié lors des Actes du colloque consacré à Joseph Kessel (Avril 1998, Université de Nice, dir. Alain Tassel) Si dans ce roman le type et la multiplicité des rebondissements
narratifs sont caractéristiques du récit d’aventures,
nous les abordons ici du point de vue sémantique. Qu’entendons-nous
par là ? Il ne s’agira pas de résumer de façon
désormais classique le contenu des acteurs en articulant
leurs rôles avec les fonctions narratives (ex. interdiction,
contrat, lutte, etc.), ni de décrire de façon achronique
le jeu des contraintes sémantiques du récit, mais bien
d’observer la manière dont s’opèrent les transformations
de contenus. Ce faisant, on ne négligera pas leur modalisation,
d’autant plus présente que le récit est rapporté
par un JE, identifié à un reporter, dont l’aventure durant
une semaine dans la brousse met au premier plan sa vision, sa réflexion,
ses émotions. Il s’agit là d’une simplification volontaire
: ne distinguant pas le JE se souvenant du JE pris dans les actions
passées, on n’étudie donc pas les décalages de
savoir, épistémiques, entre JE-narrateur et JE-acteur.
ce modèle simpliste apparaît comme trop réducteur pour définir le type narratif. Une telle définition est en effet minimaliste puisqu’elle fait abstraction de la "médiation" supportée par des acteurs (cf. Rastier, 1989 : 137). Nous cernerons au contraire la multiplicité des inversions – selon un critère évaluatif et en reconstituant ces moments dialectiques – qui s’appliquent à différents contenus des acteurs du roman étudié. Une observation liminaire s’impose : conformément à la progression dramatique du récit d’aventures, le rythme du Lion va s’accélérant puisque sur ses deux parties à peu près équivalentes en pages et en chapitres (I, 14 ch. ; II, 15 ch.), la première s’étale sur une seule journée alors que la seconde en recouvre six. En parallèle et dans un lieu distant, ce laps de temps durant lequel JE s’instruit au contact de la famille Bullit coïncide avec celui du campement de la redoutable tribu Masaï. Analyse de la semaine : J. 1 - J. 2 - J.
3 - J. 4 - J. 5 - J.
6 - J. 7 |